Sécurité en montagne hivernale

La section Isère du Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne organisait pour ses adhérents une journée de recyclage sur la sécurité avec l'intervention de la société Nic Impex qui fabrique, développe et commercialise des appareils détecteurs de victimes d'avalanche (DVA). Tout vous saurez tout sur les DVA et autres ARVA® (appareils de recherche de victimes d'avalanche).
L'évolution sur terrains enneigés à pied, en raquettes à neige ou à ski nécessite des précautions a minima comme celles de se munir de DVA, appareils émetteurs et récepteurs émettant tous sur la m
ême fréquence de 457 Khz. L'efficacité de la recherche dépend directement de l'expérience et de l'entraînement régulier à la manipulation. La recherche ARVA devient plus intuitive avec les nouvelles gammes d'appareils mais reste tributaire du fonctionnement des ondes qui ne propagent pas en ligne droite comme l'illustre le schéma ci-dessous.

Journée sécurité0013

Démonstration d'une recherche avec un appareil analogique qui a fait ses preuves : ORTOVOX F1
 

 
L'entraînement à la recherche ne doit pas faire oublier la localisation finale avec une sonde télescopique qui fait partie du triptyque de sécurité : DVA + pelle à neige + sonde.
Benjamin RONGER du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de l'Isère donne quelques conseils particulièrement utiles quand le stress de l'accident paralyse toute action.
Une seule parade : l'entraînement régulier... 




Enfin rigueur et méthode permettront d'éviter les erreurs liées à la fatigue ou au stress d'un accident. Le contrôle SYSTEMATIQUE des appareils en fait partie. Les DVA sont soumis à des conditions difficiles (froid, humidité, chocs...) et doivent être contrôlés par le fabricant à l'issue de la garantie légale (5 ans) et ensuite tous les ans. Un autre contrôle est à effectuer sur le terrain avant chaque départ. Le chef de groupe met son appareil en EMISSION et vérifie que tous les autres appareils en RECEPTION captent bien son signal. Ensuite il bascule en RECEPTION et demande aux membres du groupe de se mettre en EMISSION et les contrôle un par un en s'assurant de la portée effective de chaque appareil qui peut être différente parce qu'ils ne sont pas tous de la même marque ou parce qu'ils sont plus anciens par exemple.
Démonstration sous le contrôle de Benjamin RONGER du PGHM de l'Isère



La deuxième partie de la journée était consacrée aux question d'alerte et de secours et aux nombreuses questions qui se posent dans ce domaine.
Les gendarmes du peloton sont en veille toute l'année 24h/24 et coassurent la permanence de secours avec les CRS. Ils ont en outre un rôle d'enquêteur puisqu'ils sont OPJ (officiers de police judiciaire) pour la plupart. 
En 2008 les interventions en randonnée ont représenté 30% des interventions totales mais elles sont concentrées au printemps et en été.
Quand déclencher le secours ? Dès qu'il y a le moindre doute ne pas hésiter à appeler le secours en montagne qui pourra se mettre en alerte au cas où !
  • Comment appeler ? Par radio bien sûr si l'on possède un poste et l'abonnement au réseau de secours (sécurité Dauphiné pour l'Isère). Cet abonnement est réservé aux professionnels de la montagne. Le moyen le plus commode reste le téléphone portable. Il faut appeler de manière prioritaire le 112 qui est un N° européen avec une permanence effectuée par le CTA CODIS. Ce numéro est indépendant des opérateurs et fonctionne même avec un téléphone bloqué par exemple (encore faut-il avoir une batterie chargée). S'il y a une vraie urgence vous pouvez demander au 112 de vous mettre en relation avec le secours en montagne. Il est toujours possible d'appeler directement le PGHM (04 76 22 22 22 en Isère) si vous avez du réseau avec votre opérateur. Le PGHM a un secteur d'intervention mais pas de panique, si vous les appelez d'ailleurs ils vous basculeront  sur le bon interlocuteur ou interviendront même s'il n'y a pas d'autre solution.
  • Que dire dans le message d'alerte ? D'abord qui vous êtes (donner votre n° de tel mais aussi celui d'autres membres du groupe au cas où) et où vous êtes en évitant les données approximatives sauf s'il s'agit d'un lieu très connu (alpage du Charmant Som, prairie de la Dent de Crolles...). Vous pouvez être généraliste d'abord (j'ai pris la route xxx et je me suis garé au parking à côté de la mairie de tel village..)  avant de donner plus de détails (je suis sur le chemin qui monte au col machin juste avant le refuge...). Si vous avez un GPS donnez vos coordonnées dans le système UTP/UPS et WGS 84 (coordonnées métriques). Ces coordonnées pourront être transmises directement à l'équipage de l'hélicoptère s'il est déjà en vol par exemple. Vous donnerez aussi TOUTES les circonstances de l'accident et un bilan précis des blessures.
  • Pas de panique ce sont des pros et ils sont aussi là pour vous aider, vous conseiller et vous poser les bonnes questions si vous oubliez quelque chose ! 
Pour vous donner une idée de ce qui se passe à l'autre bout du téléphone ou de la radio, voici le document que le secours en montagne remplit pour chaque demande d'intervention.

doc alerte PGHM0001

Soyez prudents pour n'avoir jamais à utiliser ces conseils et procédures. Bonnes randonnées à toutes et tous !


 
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